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## Habillage
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HTMLText_01001978_164B_43B2_4183_D05062A9E616.html = Cette maquette 3D a été réalisée par l’association des Amis de Schwarzenthann
et la société Héritage virtuel avec la participation financière de l’Union européenne via le
FEADER Grand Est, et la commune de Soultzmatt-Wintzfelden.
Le prieure de Schwarzenthann
A ce jour on ne connaît pas de plan ou gravure historique de Schwarzenthann. Un plan schématique fut réalisé en 1970 par M. Robert Will. Sur la base de nombreux sondages et relevés sur site, les Amis de Schwarzenthann ont réalisé un plan numérique détaillé qui permet de mieux comprendre la structure du couvent. C’est ce plan qui a été utilisé pour la réalisation de la maquette virtuelle.
Bâti sur un promontoire naturel, le couvent de Schwarzenthann d’une superficie d’environ trois hectares, était entouré de prairies et de champs cultivés. Un imposant mur d'enceinte de plus de 600 mètres protégeait le couvent des intrusions extérieures.
Ce mur , partait du cimetière et contournait tout le cloître. Il délimitait la partie conventuelle, lieu de vie des religieuses cloîtrées.
D’une profondeur estimée à 15 mètres, le puits a été réhabilité par les Amis de Schwarzenthann en 2010. Il permettait l’approvisionnement en eau des religieuses cloîtrées.
En 1969, un groupe d’étudiants de Guebwiller et de jeunes de Wintzfelden ont mis à jour le sarcophage et les plates tombes attenantes. En 1970, c’est la nef de l’église qui fut dégagée.
Ces découvertes ont relancé l’histoire de Schwarzenthann. Mais la difficulté du travail a fini par décourager les bénévoles. Après ces deux années d’enthousiasme, les fouilles se sont arrêtées et le tout resta en l’état. Ce n’est qu’en 1984 qu’il fut décidé de déplacer le sarcophage et les plates tombes près de l’église de Wintzfelden.
En contrebas du couvent, un barrage constitué de gros blocs de granit reste bien visible. En plus de sa fonction de vivier, il alimentait un moulin évoqué par la toponymie des lieux : Muhlbach et Muhlweg ce qui veut dire, ruisseau et chemin du moulin. Un reste de mur en aval du barrage permet de situer l’emplacement de ce moulin
Grâce aux travaux de mise en valeur du site, on reconnaît bien l’emplacement du promenoir. Il donnait accès aux différents bâtiments conventuels et au chœur de l’église.
Il n’existe pas de plan d’époque du couvent. L’existence d’un clocher n’est pas avérée. Néanmoins le document de 1525 fait allusion au vol de quatre cloches, ce qui laisse supposer la présence d’un clocher plutôt que d’un clocheton. La structure présentée est imaginaire et reprend celle du clocher de Wintzfelden dont les éléments architecturaux sont des réemplois qui pourraient provenir de Schwarzenthann.
Inséré dans le mur Nord de la nef, le sarcophage de grès rose avec son couvercle richement décoré est la pièce maîtresse des découvertes faites à Schwarzenthann. Les inscriptions figurant sur le couvercle, indiquent que deux dames (ou trois ?) originaires de Strasbourg y ont été inhumées. Pour sa préservation il a été transféré en 1989 près de l’église de Wintzfelden avec les dalles funéraires trouvées de part et d’autre du sarcophage.
La nef de l’église mesure 25 mètres de long sur 10 mètres de large. Les fouilles de 1970, ont permis de dégager trois parties d’autels, une marche sur toute la largeur du bâtiment et une pierre tombale. Le chœur, à l’emplacement de la chapelle d’origine, se devine sous les éboulis de pierres et la végétation.
La plainte d’Ursula Vorburger donne une idée des ornements de l’église : « …ils ont entièrement pillé l’église et n’y ont rien laissé. Ils ont profané les trois autels; cinq ornements de messe, et ce qui s’y rapporte, les ostensoirs, les statues, les tableaux, la tribune, le banc de communion, le Saint Sacrement, l’huile sainte, le tabernacle, le saint sépulcre, quatre cloches, deux petites clochettes qui sonnent l’heure, tout cela, ils l’ont volé et emporté. Ils ont volé Notre Dame sur le maître-autel, une guirlande, un Agnus Dei doré et bien d’autres reliques, tableaux ou Agnus Dei valant deux ou trois florins la pièce…»
Le Codex Guta Sintram est un manuscrit calligraphié par GUTA, chanoinesse de Schwarzenthann et enluminé par SINTRAM, prêtre chanoine de Marbach. Ils l’ont dédicacé à la Vierge en 1154. D’un usage quotidien, le manuscrit réunit des chartes, un nécrologe sous forme de calendrier complété par des préceptes d'hygiène ,la règle de saint Augustin , un coutumier pour compléter ces règles, un comput et des modèles d’homélies. Son contenu, des images pleines page, la qualité des textes et des lettrines en font un chef d'œuvre de l'art roman en Alsace. L’original du Codex est conservé à la bibliothèque du grand séminaire de Strasbourg. Un fac-similé en a été édité en 1983.
Lieu de vie, de prière et de travail des religieuses, le cloître flanqué de trois bâtiments est un imposant carré de 30 mètres jouxtant le chœur de l’église. Les vestiges du promenoir sont bien visibles. Les trois bâtiments abritaient la salle capitulaire, les dortoirs, cuisine et réfectoire et un supposé scriptorium.
Lors des travaux de réhabilitation des vestiges, de petites découvertes ont été faites : des parties d’encadrements de fenêtres, des fragments de céramiques, un sceau brisé, des carreaux de poêles, des segments de colonnettes... Ces éléments donnent des indications sur l’aspect passé du prieuré et de la vie quotidienne des religieuses.
L’histoire du prieuré de Schwarzenthann commence à Marbach, à l’époque du Saint empire Romain Germanique. En l'an 1089, Burckhardt de Gueberschwihr et son épouse, ainsi que le chanoine Manegold de Lautenbach y fondent un monastère double. Il accueille religieux et religieuses qui suivent la Règle de saint Augustin. En 1117 les deux communautés se séparent et les sœurs s’installent sur le site de Schwarzenthann.
En 1119, le pape Calixte II accorde des privilèges à Marbach et à Schwarzenthann. Une chapelle est consacrée en 1124 par l’évêque de Bâle.
Orientée au Sud, une ferme assurait l’exploitation des terres attenantes au couvent. On devine les vestiges de trois bâtiments. Une cavité rectangulaire pourrait indiquer l’emplacement d’une cave ou d’un bâtiment de stockage.
Un document de 1525, émanant de la mère supérieure Ursula Vorburger, donne de précieuses indications sur la richesse matérielle du prieuré et des denrées alimentaires qui y étaient entreposées : « Dans le couvent ils ont trouvé 40 pièces de lards dans le fumoir, 100 pots de beurre fondu, (note :170 litres) un demi- quintal de beurre frais, (25 Kg),30 pots de saindoux, 400 fromages, 160 poulets, 8000 œufs, 10 fuder de vin (note : 1 Fuder=1000 litres, soit au total 10.000 litres de vin !), 64 têtes de bétail, 33 porcs, 4 quartauts de sel, 100 quartauts d’avoine (note : 1 quartau =109L soit au total 10.900 litres), 10 quartauts de seigle, 60 quartauts de farine de froment, 12 fuder de foin et beaucoup de paille. Ils nous ont pris et volé cheval et chariot, charrette, attelage, chaînes et cordes et tout ce qui va avec cela. ils nous ont pris plus de vingt tonneaux d’un fuder, qui étaient en partie tout neufs, des baquets et de nouvelles cuves, et beaucoup de cuveaux à vin et de hottes …/ …Ils ont abattu notre chênaie, coupé notre foin, enterré les trois fontaines, d’une valeur de 100 florins, jeté à bas deux autres fontaines,»
Schwarzenthann a donné naissance à bien des légendes. Ainsi, il se raconte que les nuits de pleine lune les fantômes des religieuses hantent ces lieux sacrés. D’autres disent qu’un tunnel reliait le couvent aux grottes sous le château ruiné du Blumenstein. Il se dit aussi que les statues de douze apôtres en or seraient enfouies dans les profondeurs du couvent depuis sa destruction.
Sur la partie Sud de l’hospice, on devine encore la trace d’un petit canal . Dans les années 70, deux galeries ont été découvertes par hasard dans le vallon en amont de Schwarzenthann, ce qui accrédite l’idée d’une utilisation de l’eau du Muhlbach pour alimenter le couvent en eau. A l’époque ces passages ont été rebouchés sans les explorer.
Sur le document de 1525 il est clairement décrit la présence de trois fontaines et deux puits .Un des puits est encore visible dans le cloître, le second n’a pas été localisé à ce jour. Les trois fontaines étaient probablement alimentées par une source ou l’eau du Muhlbach par l’intermédiaire d’un petit canal.
Un bénitier en grès des Vosges provenant de Schwarzenthann est exposé au musée Unterlinden. D’après son style et son décor, le bénitier daterait du XIIème siècle. Il s’agit d’un don de la commune de Soultzmatt-Wintzfelden au musée, fait en 1887 par l’intermédiaire de M. HEBERLE, maire de l’époque.
Un des deux bâtiments près de l’entrée de l’église pourrait être l’hospice, comme indiqué dans le coutumier et la plainte d’Ursula V. « … ils ont brisé tous les vitraux de l’église, du couvent et de la maison des hôtes… ». Cet hospice permettait l’accueil des gens de passage. L’autre bâtiment a peut être servi de logement au prieur et aux clercs chargés de la vie spirituelle du prieuré.
Un linteau monumental de portail à été mis à jour sous un grand sapin déraciné. On remarque bien le logement d’un verrou et des gonds, ainsi que l’assise du portail.